Le conflit syrien est une guerre programmée. C’est une libanisation fabriquée dont tous les ingrédients étaient réunis. L’Occident a perdu son pari jusqu’à maintenant, les monarchies du Golfe et la Turquie aussi, parce que tout le monde avait parié sur une chute rapide du régime – de trois à six mois – tous ces calculs, tous ces paris sont vains, car jusqu’à maintenant le régime tient. Aujourd’hui, tout le monde a compris qu’il n y a pas de solution militaire au conflit syrien, que l’opposition syrienne politique, dite « modérée » n’existe pas, même si elle existe, elle n’aura aucun poids.
Ce qui domine la scène syrienne actuellement, ce sont deux groupes qui font la pluie et le beau-temps : Jabhat Al Nosra (la filiale officielle d’El-Qaïda en Syrie) et Daech qui est née en Irak et qui contrôle une bonne partie du territoire syrien. Donc, on est loin d’une opposition démocratique, pacifique et réformatrice qui veut changer le régime. Tous ces groupes, y compris ce qu’on appelle « les groupes modérés », sont plus ou moins des groupes intégristes qui changent de camp facilement. On a compris le risque qu’il y a si la Syrie est livrée à ces groupes.
Tout le monde a intérêt à ce que cela se termine, qu’il y ait un accord, mais jusqu’à maintenant les Occidentaux cherchent à ce que cette transition se fasse sans Bachar el-Assad. Les Russes et les Chinois continuent à dire: « C’est l’affaire des Syriens, s’il y a des élections démocratiques, c’est aux Syriens de choisir qui va les diriger ». On est devant une grande négociation qui ne dit pas son nom, mais qui avance beaucoup.